pour relater nos nuits, il faut que je m’assoie.
debout je ne peux pas.
sinon les particules de moi, se rappellent à toi, se mettent à tortiller, et leurs énergies, je ne peux plus contrôler.
si je me souviens bien, il n’y a que quatre saisons.
nos nuits commencent l’automne. tu enlèves tes vêtements, et comme pour la nature, peu importe où ils chutent. L’important n’est pas là.
mes yeux rivés sur toi, je ne peux décrocher. Voir ton corps nu, immédiatement, m’incite à le caresser. ce ne sont ni la Borée, ni le Zéphyr qui s’abattent sur toi. aucun vent ne balaye ta peau, d’une douce brise, mais dix extrémités qui la cartographie, comme pour confirmer, ta propre existence.
de leur expédition, aucun ne souhaite rentrer. de leurs transmissions, je reçois ton contact.
si le divin existe, on n’en est plus très loin. et on n’est qu’au début ... ce point est important, car quand viendra la fin, de cet ébat amoureux, on ignorera le temps qui a pu s’échapper. il n’est plus une donnée, qui peut être mesurée, lorsque je fonds sur toi.
ce traité des caresses, ne prendra jamais fin, mais la saison s’achève et le printemps vient. un sourire de toi, la nature reprend ses droits. il évacue mes doutes. tu me vides de tout. je ne ressens rien d’autre que ta peau sur la mienne.
ta respiration est un oiseau de plaisir, qui, à mille pieds du sol, plane dans un courant d’air chaud. tu es montée sur moi ... le temps est à l’arrêt et je ne suis plus rien. « je » n’existe plus. « nous » a pris place.
de cette transformation, je pars en découverte : quand je touche ton corps, le plaisir est mien. on ne sait qui est qui.
L’été s’invite. la chaleur est intense. elle émane de toi, elle émane de moi. de doux frottements me rendent complètement ivre. les capteurs de ma peau se mettent tous en alarme.
je te pénètre ... je veux crier « je t’aime ». je veux manger ta main. il n’y rien que je sois, qui ne parle de toi. il n’y que de la Joie et un plaisir sans fin. je ne suis plus en moi. je ne demande plus rien, que la chaleur de tes bras.
il n’y a que peu d’hiver. il est intermittent. quand je perds ton contact. pas le temps d’avoir froid, je le reprends déjà et je suis derrière toi ...
je surveille ton souffle. je surveille tes mains. lorsque tu te contractes, j’envisage la fin.
ta jouissance est mon seul besoin. elle est là ...
voici une saison, dont on n’a pas le nom. qui n’a que peu durée, juste une éternité. qui a gravé ta peau, sur mon corps encore chaud. je ne peux que t’aimer.
même si on ne pense plus, qu’il y a des âmes autours, il y en a surement, qui au moment présent, se pose la question : « combien font l’amour ? ». la réponse n’est pas claire : certains s’envoient en l’air, moi je partage le sien